La « puissance » de la posture de coach au service de la formation
On me demande régulièrement ce que signifie « former en posture de coach » et en quoi mes compétences de coach interviennent dans la manière dont j’anime les modules de formation.
Il est vrai qu’associer l’image du formateur « sachant » à la posture basse du coach ne va pas obligatoirement de soi. La croyance que la transmission d’informations ne devrait suivre qu’une seule trajectoire, « descendante » du formateur vers l’apprenant, est encore largement partagée. Pourtant, le processus d’apprentissage requiert bien d’autres « ingrédients » pour permettre à l’apprenant de s’approprier durablement l’ensemble des apports dispensés.
Aujourd’hui, la mission du formateur n’est plus de permettre à l’apprenant de « suivre » une formation, mais de la « vivre ».
Petit exercice de décentrage : en posture de coach, le formateur ne reste plus centré sur le contenu, il est d’abord et surtout centré sur l’apprenant…
Qu’est-ce que cela change ?
Presque tout dans la relation formateur / apprenants et dans l’ « expérience formation » des apprenants.
En particulier, le formateur-coach a à cœur pour les participants :
de créer un cadre et un climat de respect, d’écoute et de bienveillance permettant à chacun de progresser en toute sécurité au sein du groupe et avec le soutien de celui-ci. La tenue du cadre et l’inclusion de chacun sont les premières priorités du formateur-coach,
d’intégrer le matériau que constitue la richesse du groupe dans le déroulé de la formation : expériences vécues, croyances, talents, questionnements, résistances, réflexions, succès… L’ensemble des partages et les questions posées sont mis au service de l’apprentissage du groupe, afin d’offrir la possibilité de faire le plus de connections possibles entre les apports exposés et le vécu de chacun,
de proposer d’expérimenter à travers des exercices de simulations, de réflexion, de jeux de rôles en situations,… les apports thématiques clés afin d’impliquer pleinement les apprenants dans l’apprentissage, intellectuellement, corporellement et émotionnellement,
de soutenir les prises de conscience personnelles, indispensables à tout apprentissage, à travers les échanges et les phases de prise de recul lors des debriefings.
Quel est le résultat ?
Une bien meilleure appropriation et un ancrage durable des contenus, en cohérence avec ce que nous confirment aujourd’hui les neuro-sciences* :
le désir et le plaisir sont les deux ingrédients clés d’un apprentissage rapide et durable,
le mouvement et la sortie de la routine sont nécessaires à la créativité,
pour innover et pouvoir dépasser les réponses du « cerveau automatique », l’être humain doit s’appuyer sur ses émotions,
le besoin de reconnexion à soi fait partie de l’« hygiène de vie » indispensable et renforce la prise de conscience,
la richesse du collectif est nécessaire à l’apprentissage de l’être humain.
Lorsque le formateur est en posture de coach, l’apprenant devient acteur de sa formation.
Il développe sa confiance en soi et son envie de progresser. Il parvient à se positionner en s’affirmant dans son « savoir-être », enrichi des nouvelles compétences acquises.
Grâce au partage des différentes perceptions du groupe, à travers les mots de chacun, l’apprenant élargit son angle de vision et affine sa propre compréhension.
Enfin, l’inclusion et la bienveillance encouragent les échanges authentiques, qui évoluent souvent ensuite en liens durables entre les participants.
* Eléments rappelés par P.-M. Lledo, directeur du département de neuro-sciences de l’Institut Pasteur, lors de sa Master Class sur le thème « Management et neuro-sciences » au Congrès Nouvelle Vie Professionnelle le 22/11/2017 à Paris.
Sylvie Plouchard – Coach indépendante et Formatrice au sein de la société Elansité, fondée par Anne Delestan.
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